Depuis plusieurs mois, le ministère de la Justice s’est engagé dans un programme très ambitieux d’informatisation des juridictions du Royaume. «Même si elle n’est pas parfaite, cette réalisation est très encourageante», souligne la Banque mondiale dans son rapport relatif à l’évaluation du système judiciaire marocain publié en date du 15/10/03. Le logiciel informatique, ajoute le rapport, a été mis au point et installé par les agents du ministère lui-même. Cette formule permettra de maintenir une maîtrise nationale sur les logiciels et les structures, et de répondre aux besoins particuliers du système marocain.
Du côté du ministère de la Justice, l’objectif déclaré par la mise en place de ce programme majeur d’informatisation est de permettre à ce grand chantier de l’Etat qu’est la justice de devenir plus rapide, plus transparente et plus crédible.
Dans les faits, e-justice se présente comme une panoplie de services informatiques qui concernent la gestion du greffe, du registre du commerce, et du casier judiciaire. Mais aussi la notification et l’exécution des jugements. Une partie de l’information relative à l’ensemble de ces services est accessible au travers du site web : ejustice.justice.gov.ma, ou encore par la consultation des bornes interactives qui permettent aux justiciables de suivre l’état de leurs dossiers via un ordinateur mis à leur disposition au niveau de chaque tribunal. Cette dernière mesure est renforcée par la présence, lors des audiences, d’un greffier numérique qui transcrit les données de façon simultanée. Sous d’autres cieux le projet e-justice a donné lieu à des applications très importantes. On peut citer, à titre d’exemple, la création d’un système informatique commun à toutes les juridictions, la vidéoconférence en support aux tribunaux, la reconnaissance vocale au service des magistrats, les formulaires administratifs en ligne. Il va de soi que le Maroc ne peut rester indifférent à de telles évolutions. Toutefois, ces projets actuels ou prévisibles doivent être accompagnés par une série de mesures afin de les adapter à la réalité juridique. En effet, cette dernière est réglée suivant des normes contenues dans les différents codes, et dont la révision peut s’avérer nécessaire suite à l’introduction des NTIC dans la vie juridique.
Même si la technologie ne peut tout résoudre, le projet e-justice reste une chance pour le Maroc. Cependant son aboutissement reste tributaire de la qualité des hommes qui ont pour mission de rendre la justice : les juges.